jeudi 19 juin 2008

Volte-face

J'allais vous écrire ,
Que depuis des mois, la vie , enfin la mienne, n'est pas aisée. Qu'après 11 mois passés ici à tenter de reprendre pied, à ne pas se laisser sombrer, à aimer par -dessus tout. Qu'il y a un an, je chargeais une partie de notre vie dans le conteneur qui quitterait les côtes réunionnaises, ensoleillées, moites, douces et braverait les flots pour nous rejoindre ici. Qu'ici serait notre ailleurs...
Hélas, trois fois hélas, l'ailleurs n'est pas là; la fille qui part ronge son frein, s'épuise, s'essouffle parfois.
Elle essaie ,pourtant, de faire face à la perte de l'aimé, à l'éloignement des aimés de l'île. De faire face à la dégringolade financière qui l'empêche de pourvoir aux besoins de ses amours, qui l'empêche d'inviter ses amis faute de mets à leur mettre sous la dent, qui l'empêche de créer faute de temps (elle bosse la fille qui part et donne son énergie à d'autres encore plus malchanceux) et de matière première... n'allez pas pleurer dans les chaumières!
Et puis hier, son ami l'ordi l'a définitivement lachée après avoir fait un bruit de 747 pendant des mois, donc la communication sera plus difficile encore.
Enfin, une de ses prunelles a été admis(e) en pensionnat loin loin d'ici pour faire un lycée un peu particulier mais de très haut niveau correspondant à ses ambitions alors c'est une partie de soi qui ouvre ses ailes et s'envole vers d'autres promesses. Fierté devant ce grand si mature, si torturé aussi par les choix à faire à 14 ans à peine. Plein de joies futures, d'amitiés précieuses à se faire, de bonheurs à venir.
Voilà ce que j'allais vous écrire,

Et puis hier matin, un écureuil est passé doucement devant mes roues pour que je puisse admirer l'élégance de sa robe rousse.
Et puis, aujourd'hui ,j'ai réussi à avancer ma tunique, violette et orange, de l'été!
Et puis ce soir, nous sommes allés écouter un orchestre classique au coeur d'un quartier de cet ailleurs sans prétention, quelques chaises et bancs étaient là, prêts à nous accueillir pour partager l'écoute de ces quelques notes. L'air était doux, le soleil encore présent, un magnifique vieillard s'était mis sur son 31, à côté de lui se tenait un étranger en tongues, plus loin des personnes en roller s'étaient arrêtées dans leur course, un Baptistin faisait pipi au-dessus d'une grille d'égout au vu de tout l'orchestre surtout pour ne être trop loin...
ô bonheur

3 commentaires:

Anonyme a dit…

reprend un café !

Triburoset a dit…

il y aura toujours des petits bonheurs au coin d'une rue, laisse toi surprendre, le temps fera certainement le reste
laisse toi aider, tu as ta famille;-))
et montre moi cette tunique d'été!!!

Anonyme a dit…

c'est beau ce que vous écrivez, émouvant. j'espère que vous trouverez un peu d'apaisement.